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Deux versions du même spectacle librement inspiré de l’œuvre d'art brut :

"Le Plancher de Jeannot";

l'une est en anglais, l'autre en français. Les deux sont un monologue pour un acteur, un micro et un synthétiseur modulaire jouable partout et en toutes conditions.

Two different visions of the same pattern.

Conception-exécution : Pierre-Vincent Chapus

Collaboration artistique : Jérôme Baillet

Lumière : Fantôme

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AGENDA :

23/02/2017 : La Traverse - Alfortville -France

27/04/2017 - Atelier du plateau - Paris - France

21/09/2017 - BOAT - Brighton - UK

MY FLOORBOARDS

 

MY FLOORBOARDS  is a musical performance for an actor and a modular synthesizer. It’s based on the well-known piece of outsider art “Le Plancher de Jeannot”.

 

Jeannot le Béarnais was a farmer with a tragic story. Physically abused by his father, who went on to commit suicide in 1959, he slowly unraveled while living in his family home. Some people said Jeannot became acting weirdly after a very painful break up. The first sign of trouble was when he fired some shots into his neighbors' house on the command of unseen voices. Following this incident, the man refused to leave home. After his mother died in 1971, le Béarnais insisted she would be buried beneath the stairs, and moved his bed to the dining room to be closer to her. At this point, he began etching messages into the wooden floorboards. His cryptic screeds referenced a vast church conspiracy including Hitler, the Popes and technology. The crudely written manifesto was a window into le Béarnais' schizophrenia and intimate obsessions.

 

The work was discovered after his death in 1993, and the floor was removed from the home to be preserved. For a time it traveled around various art exhibitions as an unvarnished work of accidental art, before finally finding a permanent home outside of the Saint Anne Psychiatric Hospital in Paris.

 

This play is not a dramatization of Jeannot’s text, but an attempt to replicate his deliriums and peculiar dynamics by creating an original theatrical experience. In PATCHES (my floorboards), the main character (He Pierrot) can also be seen as a madman or as a disillusioned comedian. He’s talking to us and giving us a glimpse of his world. In a me against the world perspective, he’s trying to recollect and reconnect the missing pieces of his broken mind, but the lines are blurred and reality is flickering.

 

We will listen to him, though, because he want us to do so, let us no other choices but to watch him: he’s deeply involved into what he’s doing, he knows some poems by heart and he’s got a lovely singing voice (his grandma told him so). In front of the audience, he plays, acts, performs and manipulates his strange synthesizers whose connections define a proper space and bounds between a man and a machine.

 

It could be seen as paradoxical: a man in his room, a short glimpse of one’s intimacy exposed to the public eye, but it’s nothing more than a real contemporary paradox. I mean technology and especially social Medias such as Instagram or Twitter gave us tools to depict our torn egos and to promote our skills.

 

We live in a world where fictions are everywhere (that’s what they call “storytelling”, don’t they ?) ; Pierrot’s room, even if it’s messy, strange and noisy, is nothing more than a today’s room. But there’s no pale lit screen, but just a body in motion, a fragile human being, a misfit trying to become a machine to cure his pains, because machines don’t feel.

 

So he’s a kind of extremist geek, a maniac and a technology maniac, a prophet speaking in codes, a message and a messenger. Technological issues are here dealt with the dramaturgy itself and the machine is neither an incidental artifact nor as a simple contemporary gimmick: it’s a key to understand the whole performance.

MON PLANCHER

 

En-deçà de l’entre soi du village, niché dans l’entresol, il y a le prophète, l’anachorète, le débile, l’enfant fou, celui qui se terre, qui se tait, qui regarde et ricane adossé contre un mur pendant que l’on danse. Il est hors-champ. On dit du Pierrot qu’il a le sang chaud dans la cervelle. On dit du Pierrot qu’il est devenu zinzin après avoir perdu l’amour (Pierrot dit juste qu’il a perdu la main).

 

Le Pierrot, c’est dit qu’il aurait un couteau, des explosifs.

Le Pierrot, c’est dit qu’il cache bien son jeu, qu’il peut mordre.

 

Dans un lieu qui sera aussi bien son gueuloir, son débeurdinoir, son studio d'enregistrement, sa chambre, il éructe une pensée a priori incohérente, difficilement intelligible en tout cas. On l’écoute pourtant, car c’est un entertainer imprévisible qui perd sa voix puis en change ; on l’écoute car il sait des alexandrins ; on l’écoute, car il chante bien (c’est ce que sa grand-mère lui disait). Entouré de machines à sons et baigné de lumières, il joue, rejoue, reconstitue, recompose la ritournelle de son esprit séparé. Mélangeant ses souvenirs à ses visions, il cherche encore ses lunettes pour voir la vie en beau.

 

Mon Plancher est un monologue pour un acteur et un synthétiseur modulaire, un resserrement de la focale autour de ce qui n’est qu’un détail du tableau. Mon  Plancher est un texte s'inspirant de celui écrit par un jeune paysan béarnais mort isolé qui mélange les machines, la religion et Hitler. Connu et commenté par les psychiatres et les amateurs d’Art brut sous le nom de Plancher de Jeannot, cette logorrhée gravée à même le sol de la ferme familiale est un objet de fascination.

 

Contrefaisant le geste de Jeannot, j’ai mélangé ici des souvenirs d’enfance, d’adolescence et de jeunesse pour les transformer en invocations, imprécations, chansons, obsessions paranoïaques. Celles-ci seront dites dans un dispositif réduit, adaptable à tout espace, avec une très grande implication physique dans l’interprétation. Cette performance, peut-être vue comme un rite de passage, un exorcisme, une mue, un stand-up marqué par l’échec, un jeu constant entre le pour lui et le pour vous.

 

Pour m’accompagner, je suis aux prises avec une machine - peut-être celle « à contrôler le cerveau des gens et bêtes » qu’évoque Jeannot dans le début de son plancher - en l’occurrence, un synthétiseur modulaire (instrument qui ne fonctionne qu’en branchant des fils électriques entre modules ayant chacun une fonction acoustique propre) dans une relation troublante et changeante de domination. Qui joue de qui? Et qui joue quoi? Les irruptions sonores et autres événements acoustiques auront la même importance que cette parole sortie d’une cervelle.

 

Je crois qu’au fond Pierrot aime cette machine et qu’il veut lui ressembler, devenir elle, car les machines ne ressentent pas, mais exécutent ; « la clé, c’est bonbon viande froide » dirait Pierrot, « un corps sans organes » dirait Artaud, Toto le Momo.

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CONCLUSION :Mickey Pompié pas retrouvé, mais content quand même d'avoir joué en langue étrangère.

CONCUSSION : on a bien rigolé avec Jérôme et Paul K. a trop de contrôleurs midi.

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